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Engrais azotés et risque de perte d'ammoniac

Les engrais azotés, selon leur forme n’ont pas la même sensibilité face au risque de volatilisation d’ammoniac: la solution azotée et l’urée sont plus sujets au phénomène que l’ammonitrate. Le projet EVAMIN (Evaluation des pertes d’azote par Volatilisation Ammoniacale suite à l’épandage d’engrais MINéraux) a permis des comparaisons d’émissions d’ammoniac mesurées au champ entre différentes formes d’engrais azotés.


Source : Arvalis – Article Yvoir « Quelle stratégie de fertilisation adopter sur blé ? » du 27 avril 2017 (JP. Cohan, JC. Deswarte, C. Lesouder, B. Soenen)

Ces résultats confirment que l’ammonitrate est la forme d’engrais la moins sensible aux pertes par volatilisation. Les pertes sont plus importantes en terre de craie (L’Epine 51) qu’en sol de limon ainsi qu’en l’absence de pluies significatives (15 à 20 mm) dans les jours après apport. Dans les deux essais menés en 2016, l’émission est la plus forte à la suite de l’apport d’urée granulée devant la solution azotée. L’ajout d’un inhibiteur d’uréase tel que le NBPT sur l’urée granulée est plus efficace qu’avec la solution azotée pour réduire les pertes d’ammoniac. Ceci s’explique par le fait que l’inhibiteur n’agit que sur l’azote uréique qui constitue seulement 50% de l’azote de la solution.

La volatilisation ammoniacale est aussi dépendante de paramètres externes : type de sol et conditions climatiques telles que le vent, la pluviométrie et la température. Pour qu’un engrais soit valorisé, il faut qu’il soit dissout par la pluie et qu’il s’infiltre dans le sol pour se retrouver au niveau des racines. En l’absence prolongée de pluie, comme c’est le cas au printemps 2017, les engrais restent en surface du sol et sont davantage soumis aux pertes par volatilisation ammoniacale.

  • En situation sèche, deux essais Arvalis ont mesuré une perte limitée d’efficacité de l’ammonitrate apporté au stade 2 à 3 nœuds du blé sur l’azote absorbé par la culture en l’absence d’une pluie suffisante dans les vingt jours après l’apport. Un apport d’eau tardif après montaison permettait de recouvrer une grande partie de l’efficacité, preuve que l’ammonitrate était toujours disponible pour être absorbé et que les pertes par volatilisation restent modestes avec cette forme d’engrais.
  • Un autre essai comparant ammonitrate et solution azotée en situation de manque d’eau dans les 23 jours suivants l’apport de 130 kg de N/ha montre que la baisse d’efficacité de 20% de la solution azotée est deux fois plus importante que celle de l’ammonitrate. Cette baisse d’efficacité entraine une perte de rendement de 10q/ha imputable à la carence en azote.

En conclusion, utiliser des engrais azotés sous forme d’ammonitrate permet de limiter les pertes par volatilisation et d’augmenter l’efficacité de l’azote quelque soient les conditions climatiques et notamment la pluviométrie qui suit l’apport.

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